jeudi 29 décembre 2011

LARGUEZ LES AMARRES samedi 3 décembre


 Départ du Marion ; la ville du Port dans le fond
 Fin de journée sur le pont avant , vendredi 2
 idem
 Première nuit en mer
 Atrroupement sur le pont arrière ; la faune a dû susciter l'intérêt de ces jeunes VSC
 L'incroyable complexité de la salle des machines

L'ancre a été levée à 17h00 : c'est vraiment fantastique ; l'équipage est au complet, aucun incident n'est à déplorer!
Le bateau marche fort et avance à un bon 12 nœuds soit 20 km/h ; hier soir l'île de la Réunion a disparu de notre sillage à la tombée de la nuit. C'est vraiment impressionnant de se dire que nous sommes en train d'aller dans le grand sud, loin de la civilisation, comme si nous étions une petite communauté humaine, isolée, perdue, coupée du monde ; plutôt étonnant comme sentiment. Je fais connaissance progressivement avec les membres de l'équipage : mécanos, électriciens, cuistots, officiers... qui seront mes collèges de travail pour un an ! L'ambiance est très sympa à bord ; on rencontre aussi les futurs hivernants des bases, qui nous racontent leurs missions, expériences antérieures... ils y a beaucoup de jeunes, c'est vraiment convivial et détendu ! Parfois on va sur le pont, observer un navire au loin (quoique maintenant on est vraiment les seuls sur l’eau), regarder la nuit le plancton scintiller sous l'eau lorsqu'il est heurté par la proue du bateau. On a aussi assisté hier à l'appontage de l'hélico qui nous a rejoints une fois le bateau sorti du port !

Actuellement le Marion vogue à près de 1000 km  au sud de la Réunion, tout droit vers les îles crozet, pleines à craquer de grands oiseaux en période de reproduction .

La vie sur un bateau est assez singulière : 150 personnes de tous horizons qui cohabitent quelques jours, isolés du monde, loin de tout.
Les journées sont rythmées presque comme dans une maison de retraite : repas à heures fixes (avec les poules) et signalés par un appel général, serviettes de table à son nom, atelier pratique pour occuper les gens ; aussi, on ne connaît âs bien le prénom des autres et en plus on est à moitié ralenti car le roulis permanent te sèche rapidos.
Une autre version pourrait être celle-ci : un incroyable et unique projet scientifique s'organise chaque jour, en croisant les compétences d'occidentaux et de la population autochtone, afin de mettre en place des moyens logistiques et techniques de haut niveau permettant de mener à bien des missions d'explorations ambitieuses.
A vous de voir... je crois qu'il s'agit d'un mélange de tout cela, qui fonctionne globalement très bien.

Le navire est donc rempli
                de jeunes volontaires civils, comme moi, plein d'entrain pour aller faire toutes sortes de prélèvements (certains paraissent farfelus : compter les poils des choux de Kerguelen, capturer des ragondins, attraper des insectes, tuer des chats ou des rats);
                de vieux scientifiques qui encadrent leurs frétillants confrères
    d'ornithologues amateurs passionnés (très reconnaissables : vêtements kakis camouflage en permanence même pour aller manger, jumelles toujours braquées, T shirt magnifiques avec des dessins de tous les oiseaux et leurs noms qui va à côté, large bob parfois avec plumes d'oiseaux, chaussettes blanches -  sandales pour tous, bermuda trop petit, cheveux longs+catogan, écolos forcément, et presque toujours une petite odeur de sueur les accompagnant... gaz nocifs dans les déos bien sûr ; bon, j'exagère un peu...)
                et une petite poignée de touristes qui ont économisé +++ pour embarquer et réaliser un voyage incroyable,
                d'officiers de la marine marchande pour lesquels ce même voyage est leur quotidien,
                de personnels administratifs souvent anciennement militaires pour qui toutes les cases de leur tableau Excel doivent être remplies, les horaires respectées à la lettre …
                et j'en oublie ! C'est donc un sacré mélange !

Progressivement chacun trouve ses marques, se promène, se perd encore, s'oublie à rêver, essaie, et n'arrive pas à passer un dernier coup de fil (on a perdu tout réseau téléphonique standard depuis 24 h) ou s'enivre ! (beaucoup d'alcool bon marché à bord : duty free permanent : un bière à 0,4 €, imbattable !)
Voici une première description de ce tout nouveau monde pour moi : brosser à gros traits, un peu caricaturale, mais c'est pour bien vous faire saisir l'ambiance...
Bons baisers de l'océan indien.
Bien à vous.
Martin

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire