vendredi 30 décembre 2011

QUELQUES DOUCEURS POUR LA TREVE DES CONFISEURS mardi 27 décembre

 Barbecue sur le pont arière
 Le château en pleine nuit.
 Loïc notre chef cuisto adoré
Les étoiles de l'hémisphère sud vous souhaitent une bonne année (3à sec de temps de pause et l'infini surgit).

Je vous avais parlé du défi que représentait Noël à bord, où fédérer une population aussi hétérogène semble très ardu… Pourtant on a vécu sans aucun doute un très beau réveillon !
Bien aidés par un incroyable festin, et le renfort de quelques alcools opportuns, en particulier plusieurs très bons vins. Nous étions réchauffés et plein d’entrain, au moment de passer à la remise des cadeaux, que chacun avait bricolé discrètement, dans son dos. La liste des passagers fut égrainée, les cadeaux ont été distribués, et ont très souvent déclenché, des sourires, des « merci », des « vous rigolez ?». Puis tout s’est accéléré, les animations nous ont enthousiasmés : d’abord l’équipage malgache a capella, puis avec quelques coupes rapidement on trinqua, avant d’écouter attentivement en rond, un beau morceau de guitare et d’accordéon. Ensuite comme un seul homme on écarta, les tables, les chaises gisant çà et là, pour prendre enfin possession, de la piste de danse, la musique à fond. On était arrivé chez les malgaches, qui sont toujours rieurs, joyeux et potaches, et ne perdent jamais une occasion, de chanter, de danser plus que de raison ! On a donc fait la fête tous ensemble, jusqu’à une heure bien avancée, et même si personne ne se ressemble, ça n’a pas empêché une belle fraternité.
Cette soirée de Noël a été une belle réussite. Elle a bien relancé l’ambiance générale, qu’il faut pouvoir rebooster un peu au cours de l’OP, tout de même longue de 4 semaines quasiment. Nous étions donc tous bien relancés. Dès le lendemain (dimanche 26), nous avons embrayé avec une autre très géniale soirée !
Les haut-parleurs étaient formels, et nous donnaient rendez-vous, sans autre alternative, à 19h00 ce jour sur la DZ ! Pourtant l’hélico était remisé depuis un bail, les palles démontées, le cockpit bâché, le pilote décontracté ! La DZ était effectivement entièrement libérée, nous laissant une vue large, sans entrave, depuis la poupe du bateau, sur l’infinité de l’océan indien, calme et réchauffé par l’été austral à proximité ; l’horizon vibrait alors, d’une onde de chaleur, comme si nous voyions la friction, d’un immense corps à corps, entre l’océan et l’horizon ; A cet endroit même du bateau, le regard n’est arrêté par rien, peut faire un tour et revenir à zéro, comme un écho résonnant sans fin ! L’endroit est donc propice, et a ainsi été désigné pour accueillir le barbecue de fin de mission ; les matelots ont déjà amené, l’essence, le bois, les munitions : veaux, saucisses, merguez, cochons ; filets, entrecôtes et poissons ; le cuistot a même mitonné, une grande cuve de frites, des légumes et des langoustes grillées ! Et devant un soleil couchant flatteur, on retrouve l’œil averti des amateurs, de belles photos, de portraits au cordeau, tous très concentrés pour réussir le plus beau cliché ! On se laisse donc aller à discutayer, bavasser, rêver tout haut, on partage nos meilleurs moments, on imagine les futurs plans, des aventures encore à venir, d’autres chemins à gravir ! On se laisse aller à rêvasser, jusqu’à se faire réveiller par des cris, des furies : les autres passagers en effet prennent leurs pattes à leurs cous et partent à grandes enjambées, s’enfuient pour se cacher ! Car juste un peu plus tôt, un officier s’est hissé plus haut, a empoigné le gros jet d’eau, prévu pour un incendie d’hélico, et nous a violemment arrosés, nous faisant tous décampés, dans un désordre comique, insensé, où certains se sont bien étalés !
Je crois que cette blague est un grand classique, servie à chaque OP, d’ailleurs les anciens s’étaient bien plaqués, et ont ri de l’effet comique !
Ensuite comme attendu, est arrivé le mardi, sans surprise, bien à l’heure et malgré le décalage horaire (ça y est on est revenu sur le fuseau d’Islamabad) ! Et pour nous aussi, le synonyme d’une escale ensoleillée sur l’île Maurice. Nous avons surveillé qu’on hisse, bien haut les couleurs du Marion, qui fièrement a accosté entre un thonier géant et une coque d’acier, de frégate militaire très longue, remplie de « Marines » en tongues !
Dès 9h00 nous avons débarqué pour découvrir cette jolie petite île ! J’ai eu la chance de retrouver Neetish, un bon copain de l’externat à Lyon, mauricien, en vacances dans sa famille ! On a donc visité l’île, bien escortés d’un chouette guide ! Petite promenade à Port Louis, puis on saute dans sa voiture pour aller voir les très belles plages d’eau turquoise, ourlées de sable fin, de cocotiers, de restos ambulants ! On peut se jeter à l’eau sans inquiétude, rassurés par plus de 28 degrés sous-marins, on va plonger sereins ! En traversant l’Ouest de l’île, on redécouvre la vie normale des villes, des villages, traversés par des files de voitures, de motos, à l’ombre des cocotiers et des flamboyants, où les rues sont animées de marchés, de marchands, de jeux d’enfants, et bordées de trottoirs brûlants ; pour ceux qui depuis un an, ont arpenté les immensités silencieuses, de leurs îles lointaines,et rocheuses, la balade n’a rien d’évident ; ils ont besoin de se réhabituer, doucement, ne rien précipiter, car pour eux le retour n’est pas facile, ils regrettent un peu leurs îles !
Enfin, nous voilà de retour ! Nous remontons à bord puis levons l’ancre ; nous laissons l’île Maurice dans notre sillage, et filons vers L’île Bourbon ! L’atmosphère ce soir est singulière. On perçoit très bien que le périple se termine, qu’on ne reverra plus demain, tous ces visages, ces bonnes mines, et qu’il faudra reprendre notre quotidien !
Enfin, sauf pour certains, dont je fais partie ; car OP4 se profile déjà, et on n’aura pas trop le temps de s’appesantir sur ce que l’on vient de vivre ensemble !
Alors ce soir au dîner, je regarde tranquillement tous ces gens, bien souvent passionnants, avec lesquels j’ai partagé ma première aventure australe. Celle qui ouvre la voie à d’autres et me donne le sentiment très franc que cette belle histoire ne fait que commencer !
Bises du Marion !
Martin 20°S 56°E

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